Atelier Cartographie Expérimentale

Samedi 8 juin 20024 de 14h Ă  17h

La cartographie que l’on nomme expérimentale, sensible ou subjective, KÉSACO ?


De multiples communautés de chercheurs questionnent depuis plusieurs décennies les usages sociaux des outils, du langage et des représentations cartographiques : pourquoi et comment différents types d’acteurs produisent et utilisent-ils des cartes ou autres représentations spatiales ? Dans quelle mesure les relations de pouvoir structurent-elles leurs modes d’élaboration et leurs usages ? Qualifiées par les géographes anglophones de « cartographie critique », les études menées analysent les contextes politiques et les processus sociaux par lesquels les cartes sont produites et mobilisées, ainsi que les intentionnalités, souvent implicites, qui se cachent derrière ces représentations. En prenant de la distance à l’égard des approches fonctionnalistes et en privilégiant leur portée cognitive, les sciences sociales ont ainsi permis de repenser les cartes comme des formes de savoir socialement construit, subjectif et idéologique.

Au sein de cette cartographie s’est développé un axe, appelé « cartographie expérimentale », en particulier réfléchi en pensant au « grand public ». Pratiquée de façon individuelle ou collective par des géographes et des cartographes, des chercheurs en sciences sociales, mais aussi par des artistes, des journalistes, des designers, des architectes, des urbanistes, etc., c’est une cartographie qui travaille à renouveler, contourner, détourner les codes et les conventions, pour proposer des cartes qui expriment le vécu et, de ce fait, porter un message, lequel, à son tour, suscitera la pensée, le débat ou l’action. 


Dans cette optique, les ateliers proposent :

1) d’expérimenter un protocole d’écriture (carto)graphique pour explorer le rapport aux

lieux ;

2) d’en discuter les différentes dimensions à partir des représentations créées ;

3) d’échanger autour de cette expérience et d’en mesurer les apports ;

4) de passer un chouette moment autour de la carte !

Précision : inutile de s’appeler Pablo (Picasso) ou Gerardus (Mercator), de venir avec un tablier de peintre ou une règle graduée, cette pratique est à la portée de toutes et tous : il suffit de pousser la porte de l’atelier, de prévoir d’être (bien) occupé.e pendant 3 heures, et de se laisser guider. Au croisement de l’artistique et du scientifique, vous prendrez la direction de l’entorse et la règle : 2 cm sur la route du réel, puis 3 cm sur celle de l’imaginaire, pont de la création puis tunnel de l’introspection, dépassez le lieu-dit de l’émotion… vous êtes arrivé.e !


Organisation matérielle.

1. L’inscription à l’atelier implique votre présence pendant les 3 heures.

2. Le matériel sera fourni.

3. Ce qui n’exclut pas d’apporter votre matériel « graphique » préféré (vos feutres de quand

vous aviez 6 ans, ciseaux, colle, etc.) ainsi que des morceaux de tissu, magazines, cartes

et livres, tous amenés à être découpés (ne pas espérer les ramener chez vous…). 


NB. Rendons à César… L’atelier de cartographie expérimentale (ACE) proposé ici est inspiré des travaux de Florence Troin et de Philippe Rekacewicz ainsi que des démarches autour des cartes sensibles/territoires sensibles (É. Olmedo, M. Poisson, A. Caron, D. Lagarde).


Florence Troin, géographe-cartographe, ingénieure de recherche CNRS, CITERES • Université de Tours


Places limitées à 12 participants

Inscrivez-vous par téléphone ou SMS au 06 63 95 40 07